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Oyez et bien le bonjour en ce beau 13 avril 2016.

Nous parlions hier du terme "transformation digitale" en disant que le terme était sur toutes les langues et dans tous les discours de nos P-DG jusqu'à ceux de nos ministres. Certains acteurs du domaine (peut être à des fins économiques) parlent même de Révolution Digitale marquant un changement radical et profond de nos comportements (ex: la commande de taxi) et de nos mœurs (ex : les applications de rencontres accusées de favoriser le comportement volage des utilisateurs). Il s'agirait peut-être de ne pas trop s'emballer et de garder les pieds sur Terre.

Effectivement je ne commande plus un taxi, mais un VTC par l'intermédiaire d'une application que les sociétés de taxi, elles, tardent encore à avoir. Mais je commande toujours un service de mobilité. Et qu'il s'appelle "taxi" ou "VTC" a finalement peu d'importance.

Je vous vois venir : "Quid de la réorganisation du secteur et de la proposition de rachat des licences de taxi par l'Etat alors ?" me direz-vous.

En fait, cela n'a pas grand chose à voir avec la transformation digitale qui est un facteur d'accélération mais pas de rupture.

D'un point de vue marché, c'est juste que le secteur des taxis était verrouillé artificiellement par les taxi eux-mêmes. Ils limitaient le nombre de chauffeurs pour faire grimper les prix. Pris à leur propre piège, ils ne pouvaient pas sortir de ce modèle sans grosses pertes financières. Les licences de taxi étant gratuites mais limitées en nombre, elles finissaient par se revendre aux petits nouveaux à des prix indécents (environ 200000€ apparemment, soit le prix d'un logement). Des milliers de chauffeurs de taxi ayant achetés les licences à ce prix là, l'arrivée de nouveaux chauffeurs de VTC qui ne s’acquittaient pas de la dime étaient donc forcément vus d'un (très) mauvais œil.

D'un point de vue consommateur, quand les utilisateurs ont pu avoir accès facilement à une offre plus compétitive que celle proposée par les taxis, ils se sont rués dessus. L'application mobile n'a été qu'un moyen différenciant. Mais nous aurions très bien pu commander les VTC par téléphone et l'effet de bascule des clients vers les VTC se serait quand même passé (moins rapidement j'en conviens).

Autre exemple : Dans les années 1960, la grande surface est arrivée. Elle a détruit une partie des enseignes locales (ex : la petite boucherie de quartier), parce que la grande surface proposait un service complet et simplificateur pour le client. Il n'avait qu'à se déplacer à un seul endroit pour faire l'ensemble de ses courses. A partir des années 2000, le client a trouvé encore plus simple, il commande par internet grâce à de nombreux outils (ordinateur classique, smartphone, tablette, bouton connecté...).

Les exemples sont nombreux où le service à proprement parler reste le même, mais la proposition pour y accéder est différente. On a donc un modèle où l'intermédiaire traditionnel est bousculé voire sorti du marché par un acteur plus innovant (notamment en utilisant le digital comme moyen d'innovation). La transformation digitale n'est donc souvent qu'un moyen innovant de proposer un même service. Rares sont les cas de nouveaux services.

A bientôt,

Alex

Tag(s) : #intermédiaire, #taxi, #VTC, #désintermédiation, #grande consommation, #trentes glorieuses, #licence, #révolution, #transformation digitale
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